La cravate à deux nœuds de la nullité politique et du ratage esthétique étrangle doublement les auteurs de La Cravate. Ayant voulu recréer par une somme d'artifices immodérée un adversaire à leur mesure, ils auront d'autant plus raté la mesure de l'adversité, la reconnaissance de l'ennemi qu'il y a en soi et les courts-circuits de la réversibilité cinématographique. Nœud coulant, film coulé.
Read MoreAprès avoir regardé le “Sàtàntango” de Béla Tarr, on se dit qu’il est plus nietzschéen que proustien. Chez lui, et plus précisément ici : "Le monde subsiste; il n'est pas quelque chose qui devient, quelque chose qui passe. Ou plutôt : il devient, il passe, mais il n'a jamais commencé à devenir et ne cessera pas de passer - il se maintient dans ces deux processus... il vit de lui-même : ses excréments sont sa nourriture..." Alors, pourquoi 7,30h pour un film ?
Read MoreFAME présente à partir du mercredi 12 février une vingtaine de films et documentaires de fiction et d'animation sur la musique. Soient cinq jours de projections, de rencontres, de performances, innervés par l’envie un peu folle d’une expérience collective et musicale. Le pari des programmateurs, Olivier Forest et Benoît Hické : raconter des histoires, dire le monde à travers son beat, ses pulsations et ses secousses. Let’s swing together …
Read MoreLa mort du cinéma ce n'est pas de la théorie, c'est un état de fait pour les Soudanais qui, malgré l'islamisme et l'armée, ne s'empêchent pas de cultiver la bosse du cinéma, dans une vieille amitié comme un trésor d'enfance retrouvée. Talking About Trees de Suhaib Gasmelbari est le plus beau film de la fin 2019 comme il est le plus beau du début 2020. Sa bande des quatre, mousquetaires, mules et émules de Charlie Chaplin, ne FONT plus de cinéma à l'endroit où il a été détruit, c'est leur tragédie. Ils SONT pourtant le cinéma, parce qu'ils l'incarnent pour le disciple y reconnaissant un héritage d'émancipation ayant anticipé de peu le souffle populaire et révolutionnaire de l'an passé.
Read MoreLes 30 et 31 décembre derniers, la BBC Four a diffusé le documentaire en deux parties de Martin Davidson & Nick Watts, “Lost Home Movies of Nazi Germany”. Les films tournés par les soldats allemands à Paris sont époustouflants, touristes en uniformes vivant le fantasme joyeux de la ville lumière. Le port de l'étoile jaune est tout aussi révoltant.
Read MoreSamedi 18 janvier , pour la cinquième édition du festival vidéo “The Blind Leading The Blind”, Chez Madame Rosa convie le travail de Nelson Sullivan, General Idea, AA Bronson, Unglee, Tom de Pékin, Kent Monkman, Fred Morin et Alexis Langlois au CAC Latraverse à Alfortville pour témoigner et partager 30 ans d’activités queer.
Read MoreSa mère, atteinte comme lui de tuberculose, est morte quand Luce avait 8 ans. Pour son fils Nicolas, elle ouvre la malle où s'entassent les souvenirs des tournages. Luce, humble mais déterminée, a défendu et protégé l'œuvre de son père, Jean Vigo, dont les quatre films, deux courts et deux longs, sont des bijoux mêlant sensibilité poétique et invention cinématographique.
Read MoreCe qui se passe au cinéma lorsqu’un personnage chante sur la chanson qu’il écoute : une somptueuse investigation d’une bizarrerie significative avec l’aide des films de Nanni Moretti.
Read MoreDu thriller du “Silence des agneaux” à la comédie déjantée de “Dangereuse sous tous rapports” et “Married to the Mob”, en glissant vers la fin sur le documentaire, après la prise en compte du sida avec “Philadelphia”, Jonathan Demme vouait une passion au rock qu’il a traité quatre fois : “Crazy Mama” en 1975, en version années 50, ici, avec “Stop Making Sense” en 1984, puis avec les documentaires “Neil Young - Heart of Gold” en 2006 et “Neil Young, Trunk Show” en 2007. Il y a là le parfum des 80’s en constante accélération, avec les Talking Heads en état de grâce, après la sortie de “Remain in Light”.
Read MoreOn retrouve beaucoup des obsessions de Philippe Garnier, le héros français du nouveau journalisme rock, dans ce “Sterling Hayden, l’irrégulier”, dédié aux “professional irregulars”. Avec, comme d’habitude, un boulot d’enquête de bénédictin débuté dans les années 80 avec la célèbre interview de “Cinéma-cinémas” et les questions qu’elle a soulevé chez l’interviewer.
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