J’imagine leur petite satisfaction intérieure, quand ils se disent : au moins, il n’y aura pas d’après, ce sera juste une très lente relaxation du maintenant, au pire on aura qu’à agiter le grand épouvantail du deuil national pour empêcher les mécontents de la ramener. On ne passera pas de l’état d’urgence à l’urgence de changer l’Etat, ouf. On baissera les amendes, le périmètre de jogging sera agrandi, les gens pourront entrer à deux puis trois puis quatre dans les boulangeries, les librairies lèveront de quelques centimètres par jour leur rideau de fer, on vendra deux fois moins cher le coffret dvd de Grey’s Anatomy, etc. On ne laissera pas dire, pas faire, pas penser, pas circuler – enfin, pas comme ça. Il faudra la jouer subtile. Humble. De toute façon, on va leur demander de redresser l’économie, alors ils auront autre chose à faire que nous chercher des noises…J’imagine – aussi – leur étonnement si ça ne se passe pas tout à fait comme ça.
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