Les sculptures publiques de James Hyde décoiffent la vie en réseaux

Depuis plus de trente ans, James Hyde explore et expérimente la matérialité, mélangeant les médiums (sculpture/fresque, photographie, peinture, virtuel) pour faire surgir les questions sur la création, l’œuvre d’art. Ce nouveau corpus utilise le prétexte de la sculpture publique en la noyant dans une étrangeté qui déplace le regard, suscite une curiosité et une attention qui tend à disparaitre aujourd’hui dans le format unique de nos réseaux sociaux. Comme un sursaut … 

James Hyde, UP AND DOWN (PUBLIC SCULPTURE), 2021, Courtesy of the artist & Galerie Les filles du calvaire, Paris

« Nous nous connectons aux œuvres de James Hyde par le biais d’accroches esthétiques manifestes comme la couleur et la surface, même si les toiles ne semblent pas suivre les conventions de l’abstraction ou de la représentation. Viennent ensuite les tentatives de décryptage de fragments d’images photographiques que Hyde recouvre de peinture et d’autres matériaux. Ces images de sculptures publiques dans diverses villes […] constituent un choix de sujet ironique, car les sculptures publiques attirent rarement l’attention, à l’exception de celle des touristes, et dans les rares cas où elles le font, elles sont plus perçues comme obstacle que comme œuvre d’art. Hyde utilise nos relations chargées avec la sculpture publique pour explorer la nature collective de la cognition, un thème qu’il examine sous de nombreux angles dans sa nouvelle exposition à la Galerie Les filles du calvaire.

James Hyde, REVERIE (PUBLIC SCULPTURE), 2021, 0 Courtesy of the artist & Galerie Les filles du calvaire, Paris

[…] Comment expliquer l’insistance de Hyde à accentuer l’ambiguïté picturale des tableaux ? Pourquoi compare-t-il et oppose-t-il le réel de la relation entre fresques et murs de la galerie et l’imaginaire picturales entre figures et fond dans les peintures ? Pourquoi inclut-il une pièce en réalité augmentée qui opère dans un domaine totalement différent du réel et de l’imaginaire ? En partie par son improvisation et sa curiosité, mais surtout — et c’est ce qui nous intéresse le plus — l’objectif de Hyde n’est pas de résoudre des problèmes mais de jouer avec nos attentes. C’est un sceptique dans l’âme, et nous pouvons comprendre ses peintures, ses fresques et ses incursions dans l’espace virtuel comme des expériences de pensée. […] L’ambition de Hyde de faire tomber le spectateur de son piédestal d’hypothèses est au cœur de son projet pictural en capitalisant sur la sensibilité contemporaine au statut de l’image photographique qui nous plonge dans l’incertitude. »

James Hyde, FOOTS, 2020, 0 Courtesy of the artist & Galerie Les filles du calvaire, Paris

Hyde reprend l’idée que la peinture sort du chaos pour mener à l’ordre et c’est ici à nous de sortir de l’abime malgré l’isolement que nous impose nos addictions technologiques, de recréer notre monde grâce à ses œuvres. Lâchez le Z et les autres, oubliez la télé qui parle des flics, vivez à votre rythme. En gros, Hyde vous affirme que c’est la sortie. On partage son opinion… 

Hilde Garde le 7/02/2022
James Hyde - Going Public Sculpture -> 26/02/2022

Galerie des Filles du Calvaire - 17, rue des Filles-du-calvaire 75003 Paris

James Hyde, MIDTOWN (PUBLIC SCULPTURE), 2021, 0 Courtesy of the artist & Galerie Les filles du calvaire, Paris