Le corps allégorique et engagé de Sarah Trouche au CAC La Traverse
Sarah Trouche travaille la performance, la photographie, la vidéo et la sculpture. Elle s’inspire des rencontres qu’elle fait au cours de ses voyages et utilise son corps comme un outil pour faire passer un message social et politique. Performances à suivre au CAC La Traverse à Alfortville.
Sarah Trouche s’empare des histoires, ou plutôt s’y intéresse, et leur donne littéralement corps. Elle fait fi des troubles, des douleurs et des risques des situations qu’elle met en scène, mue par un sincère désir de porter les regards là où ils ne sont pas. Seul le message compte. Espérant que cette lumière, ces couleurs qu’elle y appose permettront au monde de s’éveiller un peu plus et de garder un œil vigilant sur ce qui l’entoure. Avec elle, l’art retrouve son statut d’éveilleur de conscience et s’éloigne du statut d’ « inutilité » que les classiques imposaient.
Refusant l’inaction, appelant au dialogue, les prises de position de Sarah Trouche s’imprègnent de toutes les revendications. En Martinique, elle entend aussi bien la violence des descendants d’esclaves que ceux dont la vie est aujourd’hui de tenter de réparer les erreurs de leurs aïeux… Le monde entier a droit au soutien de l’artiste dès lors que les causes sont celles, humaines, de peuples délaissés obligés au silence.
Extrait de l’entretien avec Sarah Trouche dont vous pouvez retrouver l’intégralité en cliquant ici.
Bettie Nin — Tu lis beaucoup, tu t’informes beaucoup sur les sujets que tu traites. Le titre
« Seule la femme qui gratte le sol semble totalement étrangère à la folie des gens » est
d’ailleurs une citation tirée du roman « L’amour humain » d’Andreï Makine, un des livres de
référence de cette exposition. Cette phrase, à peine tronquée, est un emprunt plein de sens.
Sarah Trouche — Ces mots d’Andreï Makine m’ont tout de suite intéressée car ils mentionnent
un geste, le corps, la femme et l’autre, le regard de l’autre… Je trouvais ça beau qu’un titre
poétique réunisse un certain nombre des sujets de l’exposition comme la fraternité, le social et
le politique. En tant qu’artiste je mets mon corps en action autour d’un enjeu de dépassement
de soi. Le titre questionne ce rapport regardé/regardant et les processus actifs et réceptifs.
Comment les autres perçoivent-ils nos actions ? Décident-ils à leur tour de devenir acteurs, de
s’impliquer ou restent-ils complètement étrangers ?
Jean-Pierre Simard le 6/02/2020
Sarah Trouche - Seule la femme qui gratte le sol semble totalement étrangère à la folie des gens : 6 /02 → 28/03/2020
CAC La Traverse, Centre d'art contemporain d'Alfortville 9, rue traversière 94140 Alfortville
Vernissage - 6 février 18:30 → 21:30 + performances + Dj set par AiRKA de Crépite Collective à 20h
Sarah Trouche — Soirée performance/artivisme 28/03 à 20:00 Durée approx. 2h
Tarif : prix libre, donnez ce que vous voulez si vous le voulez. Gratuit ça fonctionne aussi.