Le garage photo paradoxal de Fabio Sandri
Pour Fabio Sandri, avec : garage préfabriqué, caméra vidéo, projecteur, papier photographique vierge en impression continue, photographies imprimées par contact, la photographie est une redécouverte. Envoi !
“ Pour moi, la photographie est un précipité qui nous permet de repartir de situations d'empathie et de redécouvrir une volonté constructive où l'on s'est libéré de la matière (historique) et où l'on peut chercher à aller plus loin essentiellement.
Dans ce garage, le public produit des autoportraits, des négatifs, des tirages, au moyen d'une projection vidéo directe sur du papier photosensible en impression continue. Au moins 15 à 20 minutes d'exposition sont nécessaires pour obtenir ces négatifs. Dans ce laps de temps, une tentative de stase est faite, qui est une action physique, un effort et une expérience de dilatation du temps. L'image obtenue n'est jamais parfaitement nette, car il est impossible de rester parfaitement immobile pendant de nombreuses minutes. J'aime ce résultat parce qu'il exprime bien la tentative, la recherche de l'image.
Nous regardons cette personne, qui est nous, qui nous regarde. Cette personne n'est pas reflétée comme un reflet de nous-mêmes, mais elle est notre double de la photographie qui s'étoffe lentement. Sous la projection, l'empreinte se forme au moment même où nous nous regardons. Dans ce travail, voir l'image coïncide avec faire l'image. “
Fabio Sandri est né à Valdagno (VI) en 1964. Sa recherche artistique se caractérise par une conception plastique du médium photographique, étudié dans son essence comme une empreinte sur un support photosensible en contact direct avec la matérialité des lieux ou comme une empreinte continue en devenir temporel. La présence humaine et le temps sont physiquement précipités dans le matériau photographique, ou dans des œuvres où les empreintes de films s'ajoutent à celles de la situation environnementale, dans des processus de construction ouverts.
Il a exposé ses recherches dans plusieurs expositions individuelles et collectives organisées par des théoriciens de premier plan tels qu'Italo Zannier, Daniela Palazzoli, Elio Grazioli, Tim Otto Roth, Eva Fabbris, Simone Menegoi, Luca Panaro, Roberto Maggiori et d'autres. Il a participé à plusieurs expositions en Italie et en Europe, notamment à : Galerja Scuc ( Ljubljanja, Slo), Kettle's Yard (Cambridge, UK), Fotografia Europea ( Reggio Emilia), Artforum ( Berlin,D), Kurpfalzischmusuem (Heidelberg, D), Museo d'Arte Moderna e Contemporanea di S Marino (RSM), Extra City Kunsthall à Anvers (B), SIFEST (Savignano, FC), Museo Salinas (Palermo, S), MAMBo ( Bologna, I).
Son travail figure dans plusieurs publications importantes sur la photographie italienne et internationale : Mario Cresci, Future Images, Motta Editore, Milan 2009 ; Sergio Giusti, Fabio Sandri , in AA.VV : Fotografia Europa - Eternita, Electa ed, Reggio Emilai 2009 : Elio Grazioli, Uno Squadro italiano, Cartaditalia, 2011 : Tim Otto Roth, Korper. Projection. Bild, Eine Kutlurgeschichte der Schattenbilder, Whilem Fink, 2015 ; Simone Menegoi, The Camera blind spot II & III - Extra City Kunsthall, Antwerp 2015 : Banca di Bologna, 2016 ; Marc Lenot, Jouer contre les appareils, Photosynthèses, Arles 2017 ; Luca Parano et Marcello Paraventi : Centrale ; Research Photography in Italy Editrice Quinlan, 2018.
En savoir plus sur son travail ici et là.
Jean-Pierre Simard le 25/05/2023
Le garage photo paradoxal de Fabio Sandri