La peinture qui danse de Chéri Samba chez Maillol
Chéri Samba au Musée Maillol, c’est la remise en avant de l’ambassadeur de la peinture pop de Kinshasa qui a largement contribué à faire connaître ce mouvement informel - avec ses peintures figuratives aux couleurs franches qui interpellent, dénoncent, caricaturent et provoquent, le plus souvent avec humour, dans un style qui est tout sauf naïf.
Chéri Samba – né en 1956 au Congo – est sans conteste le peintre africain le plus célèbre de sa génération. Et, pour tous ceux qui ont/ auraient trainé dans le quartier des Sapeurs des années 80 autour de République, celui qui donnait le la, de peintures en illustrations, pour dire cet nouvelle africanité urbaine qui explosait là-bas comme ici pour mettre en avant, in situ, une nouvelle perception positive de l’après- décolonisation et de la diaspora africaine en Europe. On voulait danser, vivre, manger, s’habiller, se croiser, se mélanger aux sons de la sono mondiale, avec Actuel sur le papier et dans les concerts, avant Nova, et Serge Krüger dans le Marais, la nuit au Tango.
Cette exposition au Musée Maillol est la première rétrospective de l’œuvre du peintre, couvrant 40 ans de création. Elle présente avec plus de 50 tableaux un parcours à travers plusieurs thématiques « sambaïennes » : l’autoportrait comme élément central de sa peinture, le Congo et l’Afrique, géopolitique et environnement, l’histoire de l’art et enfin la femme, thème avec lequel apparaît dans le musée un dialogue inédit avec l’œuvre de Maillol.
L’ensemble des œuvres réunies pour l’occasion proviennent de la collection Jean Pigozzi, la plus importante collection d’art contemporain africain au monde, qui contribue depuis plus de trente ans à la reconnaissance des artistes d’Afrique sub-saharienne sur la scène internationale.
On conseille l’expo à tous ceux qui écoutent trop les chaînes d’infos et leurs rats médiatiques comme Praud et Zemmour, de vérifier qu’avec lui le présent des 80’s avait un avenir. Même cultutrel pour les mous du bulbe. Son retentissement n’a pas été celui de Basquiat qui a profité des galeristes américains, mais c’est justement cet avant de la peinture spectacle/ dernier refuges des milliardaires qui fait toujours sens. Alors, on y va et on emmène la famille… Go !
Jean-Pierre Simard le 6/11/2023
Chéri Samba - dans la collection Jean Pigozzi -> 7/04/2024
Musée Maillol 59-61, rue de Grenelle 75007 Paris