Le tutti frutti de la rentrée musicale qui décoiffe

J’écoute beaucoup de musique mais, la plupart du temps, le fil de l’écoute se rompt. Alors plutôt que de dire du mal, je zappe car, à trop s’y attarder on perd son temps. Cela dit, là où certain Ungemuth en ferait son steak, je passe juste le plat à en souligner l’intérêt ou la trouvaille. Car, à l’heure des plate-formes, nul n’est obligé de tout acheter. Envoi !

Découverte le mois dernier à Cardiff au Pays de Galles, dans le plus vieux magasin de disques du monde, Spillers Records, Mega Bog et son Dolphine (Paradise of Bachelors Records). Cette dame à la voix enjouée se balade entre Kate bush et Laurie Anderson. Et sous beaucoup de bois, elle envoie des choses bien vénéneuses. Electro-folk de bon alois, tel que ce Diary of a Rose.
Fionn Regan est un Irlandais sorti des mêmes enceintes, dont le dernier album Cala, sorti comme les précédents chez Abbey Records met un peu d’électronique dans des complaintes qui n’ont rien à envier à Nick Drake, avec climats obsédants à l’appui et voix de velours soyeuse sur lit de guitare sèche, mais pas trop. Servi en fourrure et sans faux col : Collar of Fur.

Ne me croyez pas pour autant converti au folk poil aux pattes, j’ai trouvé un autre truc, up north, chez Strobe Records à Liverpool, possédant le même nom qu’un super tonic anglo-saxon dont je ne connaissais que le single San Francisco Girls, petit tube de 68 dans la baie de San Francisco : Fever Tree et le premier album éponyme (SunDazed Records) ; du psyché grand teint avec guitare tournoyante et démarrages en fanfare sur fond de voix rauque et d’arrangements baroques - dus aux mêmes Scott & Vivian Holzmann qui venaient de produire le Forever Changes de Love. Curiosité !

Retour sur la Butte et découvertes d’autre facture en format tek, house et trip hop. Tout d’abord, l’image d’ouverture du papier qui annonce le retour de Byron the Aquarius et son Astral Travelling (Mutual Intentions) dont le Love is 4 U est ce qui peut se faire de plus proche de Moodyman, une house qui joue jazz à certains étages et pas à d’autres. un petit régal dans la continuité, mais sans le génie de Kenny Dixon Jr.

De la House au trip hop, un petit pas de côté pour découvrir Eddie C. un producteur de l‘Ontario qui s’amuse à faire dans les micro-modulations sur ses morceaux et envoie un dix titres reposant à souhait qui va du soft à la house lo-fi mais baston. Exemple, ce Berlina.

On terminera avec l’anguleux Rod Modell et son Captagon ( Tresor Records) qui vous replonge d’entrée dans une urbanité aussi moderne que flippante. Européenne quoi … Ce natif de Port Huron ( Michigan) était autrefois connu sous le pseudo de Deepchord et envoyait du drone et de l’ambient. Il se tourne dorénavant vers le dub techno à la Maurizio orienté club. Gros et bon son que cet Airport.

Jean-Pierre Simard le 4/09/19