Contre la fugacité du monde
Au flux du monde qui passe, Mathieu Dufois oppose son travail qui pioche dans le flux des images pour en montrer et la fugacité et le souvenir. Une mémoire, mais taillée dans la masse. illusion du souvenir pour marquer le souvenir de l'illusion…
Le monde est un théâtre et Mathieu Dufois a choisi de le mettre en scène avec une production de dessins, maquettes et vidéos animées, faites à partir de celles-ci en faisant du dess(e)in le fondement même de son travail. Opérant par récupération et recyclage de séquences d’archives, de films et de photographies passées, il redonne vie à ses figures pour en faire les acteurs de scenarii mémorables, transformant son atelier en un studio de cinéma.
Passé maître ès bricolage, il n’a pas son pareil pour reconstituer tout un décor urbain comme ressurgi du fin fond de notre mémoire : ici, un mur recouvert d’affiches dont une de la célèbre série des Ziegfeld Follies, productions théâtrales chères au Broadway des années 1910-1930 ; là, un terrain vague, copie conforme d’une situation rencontrée à Bruxelles qui avait accroché son regard ; là encore, les ruines de façades d’immeubles qui font penser à tant et tant de sites dévastés de par le monde.
L’art de Dufois offre une double expérience : celle de la découverte de l’envers du décor, avec l’occasion de découvrir les procédés de réalisation, plastiques et cinématographiques, que l’artiste met en œuvre. Et d'autre part, celle d’une projection mentale. Sa démarche repose sur la potentialité qu’a « la mémoire des images » de trouver un écho prospectif dans le temps et dans l’espace.
Mathieu Dufois — Celles qui restent -> 7 /05/16
La Galerie Particulière - 16 rue du Perche 75003 Paris
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