salut, les cubains - un documentaire d'Agnès Varda, 1963
Décembre 1962, Agnès Varda est à Cuba, à la Havane. Elle découvre un étonnant cocktail de politique omniprésente et de sensualité débridée.
salut, les cubains - un documentaire d'Agnès Varda, 1963
Décembre 1962, Agnès Varda est à Cuba, à la Havane.
L’exposition de la galerie de photographies du Centre Pompidou révèle pour la première fois les étonnants clichés réalisés par Agnès Varda lors de ce séjour. Si Agnès Varda raconte volontiers qu’elle a eu trois vies : d’abord photographe, puis cinéaste, avant de devenir artiste plasticienne. De ces trois existences, c’est certainement la première qui est la moins connue.
Dans l’île caribéenne, Varda est fascinée par l’élan de mobilisation populaire que permet la révolution. Mais, loin d’être naïve, elle demeure critique face aux impasses et aux contradictions du régime. À La Havane et dans ses environs, elle découvre un étonnant cocktail de politique omniprésente et de sensualité débridée. Cuba représente à ses yeux la rencontre inédite « du socialisme et du cha-cha-cha ». Elle y réalise des milliers de photographies en vue d’en faire un film, fixant l’atmosphère nerveuse de la ville, la démarche chaloupée des Cubaines, la coupe de la canne à sucre, les danses de rue improvisées et les discours interminables du Líder Máximo devant une foule conquise. Ses images jouent avec la composition, la profondeur de champ et les premiers plans. Elles ont la qualité d’un regard aigu mais toujours en mouvement.
De retour à Paris, la cinéaste filme ses séries de photographies au banc-titre. Mises en séquences, les images fixes se trouvent ainsi réanimées au rythme des congas et d’un texte lu par Michel Piccoli et Varda elle-même. D’une durée de trente minutes, le film sort en mai 1964. Il porte le titre Salut les Cubains, en référence au magazine-phare des yé-yé, Salut les copains, créé deux ans plus tôt. Il sera couronné d’une médaille de bronze au festival du film documentaire de Venise.