Le Soleil Orange de Dalton impressionne ( pour de vrai ! )
A l’écoute de Dalton, on entend le ton de l’époque ; minus ça ne concerne que les auditeurs de rock, français de surcroît) mais Patrick Williams en est un précieux commentateur. Et ce, depuis longtemps. Alors, on remet de la thune dans le bastringue pour laisser tourner - et se laisser subjuguer.
Le guitariste soliste absent de scène, mais crédité sur l’album, Serdar Gündüz, c’est la version trio (cf. photo ci dessous qui fait foi ) JB Kiwiboy (basse, synthé) et Constant Popot (batterie, machines) avec le chanteur-guitariste-parolier Patrick Williams et son Audi A3 qui sont responsables de nos émois aussi nombreux que divers, avec variation de climat sur chaque titre… Ce que devrait être un album digne de ce nom. Et là, ben on est assez justement servis et à plusieurs niveaux de ton, de son ( et pour les finauds d’érudition, entre post-punk assagi, ( qui a vu la citation de la pochette de l’album d’Orange Juice ? ) garage et pop au niveau qualité Dutronc indépassable de ce côté-ci de la frontière du bon goût.
Si on refait un peu l’histoire à long terme, leur Génération perdue fut l’accroche et le titre qui définissait le son de l’album précédent avec Baldo à la prod et à la batterie, en retour des années 80, ô combien lointaines, mais à l’origine du groupe. La façon d’écrire, la façon de phraser, la façon de pousser sans trop en faire, mais droit devant, pour l’effet sans effort qui donne la bonne couleur - et le putain de bon son. Et tout cela finissait dans les débris de verre de la fin de la fête punk/ alternative. Que faire après comme disait Vladimir Illitch… changer d’usage, changer de rivage et choper le flottement de l’air du temps ; ce à quoi ils parviennent - en prenant leur temps, en nombre d’années, pas de mois. Et le résultat est patent. Qui pourrait vous donner l’idée de porter un costume de merde, des bottes rouges pour danser là les hommes dansent nus, hein vraiment ? Ben eux tiens donc ! Mais ça, c’était avant la soi-disante fin du monde d’avant avant le COVID. Aujourd’hui, en paraphrasant avec délectation, leurs armes sont toujours dans la ville - et sans citer Jupiler, on va vers Gand, boire une bière en matant le bonheur de côtoyer un jean blanc… ou encore citer les Thugs d’Angers, un groupe sans danger (croit-on!) et parler d’un putain de pull sans manche pour une nouvelles tranche ( sans manche) de vie. Et si le précédent album s’intitulait Objet Ancien, pour privilégier les structures légères, ici au pays d’un certain rêve de Soleil Orange, on file bien à 160 km/h en se souvenant de Wire ( pour la claque du son contraint ) ou bien on va chercher la connexion de notre monde en réseau, on voudrait bien sortir avec Laure, en mode synthétique, mais elle s’est déjà barrée avec un autre devant la station sévice… Plus loin, on tentera avec le conteur omniprésent, de choper les Eblouissements, de Danser le jerk en sanglots; pour ressentir vraiment dans le flou, mais dans le vague de la vague des sensations qui s’imposent pour finalement trouver la solution finale du douzième titre : Juste , le meilleur titre de l’album “ J’ai pris la bonne route, mais j’ai pas pris la bonne file. J’ai dit la bonne chose, mais là, c’est tout autre chose”. Du rock, en français, du bon - et qui se pose avec aplomb : Dalton !
Jean-Pierre Simard le 29/05/2023
Dalton - Soleil orange - LVP Records