Cosmosis file une nouvelle cosmogonie pour Otik
Otik, producteur londonien né à Bristol, a une vision. Qu'il soit arc-bouté au-dessus de cet album comme une étoile polaire ou bien baigné dans les transitions sublimes et inconscientes sur le dancefloor, Cosmosis bouge avec un dessein mystique.
Contrairement à la techno dominée par le breakbeat avec laquelle Otik s'est fait un nom sur des EP précédents tels que Soulo, son premier album est beaucoup plus contemplatif, construit sur la profondeur plutôt que sur l'agilité. La douce rotation des motifs doux, qu'il s'agisse de grosses caisses, de charleys ou de frappes de touches tourbillonnantes, est pastorale et radieusement pastel, la production étant une fine brume qui obscurcit les grandes structures cachées au loin de la chanson qui disparaissent juste hors de portée dans la promesse. de la piste suivante à proximité.
Le morceau central « Rebirth » résume le mieux le sentiment sensuel de métempsycose qui imprègne le disque, avec ses basses bancales se dénouant en arrière-plan comme des bandages retirés d'une momie exhumée, réveillant des questions figées. Le morceau évolue vers une transe rythmée par un beat rebondissant, avec un sentiment de fugacité et de souvenir lestant les touches mineures brillantes et sidérales qui illuminent la douce fin du morceau. Par la rancœur finale, et étrangement amphibie, du sombre final « Noontides », un morceau qui se délecte du genre de nostalgie et de chaleur du crépuscule familier de Burial, la coda de la chanson ne vous apparaît plus comme un mirage ni comme une promesse non tenue, mais au lieu de cela, comme une unité dévoilée reliant les stations disparates du transit de cet album à sa propre réincarnation. Une écoute extrêmement enrichissante qui relie le flux sonore au mystère de la transcendance. Transe en dance, on y est !
Jean-Pierre Simard, le 18/12/2023
Otik - Cosmosis - Future Classic