Les Pogues, les aimer … comment ne pas ?
Alors qu’on tapait des tequila paf aux Bains Douches en regardant des groupes du label de Bill Laswell, on descendait des mousses pour savoir qui serait le premier bourré sous les tentes du Ricard Live Music dans un Parc de la Villette pas encore bien délimité. Et à Pigalle s’agitait le scène indé naissante qui, comme les Pogues, avaient du punk dans leur son folk. C’était aux alentours de 1985 … putain, ce futur ne date pas d’hier.
Bon ok, Dirty Ol’Town est signée Ewan MacCall, mais le fait de reprendre des titres du répertoire est une vraie constante de la pop anglaise ( voir à ce propos Electric Eden de Rob Young chez Faber & Faber) qui en retrace l’exact historique en partant du XVIIIe siècle, comme la scène de Greenwich Village au début des 60’s y trouvait matière à s’inscrire dans l’histoire et l’adapter à son siècle. Mais cela, c’était avant que Dylan ne se branche sur l’électricité en 1965 à Newport. Brisons là pour l’ailleurs, car il existe un même mouvement ici qui, de Hugues Aufray à Malicorne, en passant par les groupes régionalistes des 70’s remettaient à l’ordre du jour ( et du discours) une culture que l’Etat français voulait faire oublier depuis Jules Ferry et la Troisième République pour sa propre logique et une soi-disante unification culturelle.
Mais, en 1984/85 le punk voulait s’ériger en nouveau folklore urbain et il allait y parvenir haut la main, avant que le hip hop et la techno ne vienne le détrôner pour d’autres et nouvelles danses urbaines. Un fil avait bien couru des scènes indépendantes ici fort bien raconté par Serge Loupien dans son très recommandable La France Underground chez Rivages Rouge, il y a peu.
Côté irlandais exilés à Londres, les Pogues furent l'un des groupes les plus radicaux du milieu des années 80. Menés par Shane MacGowan, dont la voix rauque et assez souvent incompréhensible dissimulait la vraie poésie de ses chansons, le groupe étaient indéniablement politique - non seulement beaucoup de leurs chansons étaient explicitement en faveur du mouvement ouvrier, mais le son sauvage de leur folk infusé de punk était implicitement radical. Sortie exclusive de 2020 pour le Record Store Day. The Pogues at The BBC 1984-1985 compile quatre sessions différentes d'avril 1984 à juillet 1985. Deux sessions ont été diffusées par le John Peel Show, une session a été diffusée par le Janice Long Show et une session a été diffusée par le Auld Triangle Broadcast. Bon, il ne reste plus qu’à apprendre les paroles par cœur, c’est ici :
"Dirty Old Town"
I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
I kissed my girl by the factory wall
Dirty old town
Dirty old town
Clouds are drifting across the moon
Cats are prowling on their beat
Spring's a girl for on the streets at night
Dirty old town
Dirty old town
I heard a siren from the docks
Saw a train set the night on fire
I smelled the spring on the smoky wind
Dirty old town
Dirty old town
I'm gonna make me a big sharp axe
Shining steel tempered in the fire
Will chop you down like an old dead tree
Dirty old town
Dirty old town
I met my love by the gas works wall
Dreamed a dream by the old canal
Kissed a girl by the factory wall
Dirty old town
Dirty old town
Dirty old town
Dirty old town
Jean-Pierre Simard le 13/09/2020
The Pogues – BBC Sessions 1984-85 - Rhino