Le Nigeria digital d'Ameh Egwuh
Ameh Egwuh n’est pas le premier artiste digital nigérian, mais c’est le seul qui rappelle David Hockney. Sa peinture est d’une actualité troublante, mêlant traditions Nsibidi et Adinkra du Ghana à une quête très actuelle proposant un retour à soi au temps du Covid. Portrait.
Avec son art digital, Ameh Egwuh s'inspire des traditions artistiques ancestrales Nsibidi et Adinkra du Ghana, porteuses de significations individuelles, proverbes et aphorismes applicables à la vie quotidienne. Il revendique un art africain d’avant la colonisation, comme revendication d’une sagesse acquise avant l'arrivée des Européens. L'art est pour lui l'un des plus grands outils de changement dans la société, en particulier l'art visuel, qui s’exprime au-delà de la barrière de la langue.
Egwuh Ameh est peintre, dessinateur, artiste numérique et professeur d'art à Lagos. Originaire de l'état de Benue, il est né le 7 octobre 1995 dans l'État de Lagos, où il a fait ses études primaires et secondaires, puis a obtenu une licence en beaux-arts et arts appliqués (peinture) à l'Université d'État du Delta, à Abraka, dans l'État de Detal, en 2017. Professionnel depuis trois ans, il est inspiré par son environnement physique, politique, culturel, religieux et social. Il utilise ses œuvres d'art pour interpréter, enregistrer, embellir, communiquer et comme une thérapie pour la société et ses maux.
Il travaille actuellement sur la série intitulé Solitude et Béatitude, qui parle de la beauté du silence et de la solitude, en relation avec le Covid, à savoir la distanciation sociale.
"Cette série aide à prendre du recul sur la peur d'être seul dans un monde où les gens célèbrent plus les interactions sociales que l'existence personnelle. Cela se fait en soulignant l'importance de la solitude, en montrant les parcours individuels de chacun ou en prenant conscience de soi-même dans un monde qui part dans tous les sens", dit-il.
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Jean-Pierre Simard le 24/11/2020
Le Nigeria digital d’Ameh Egwuh