A l'Onde, on vous propose l'Image située et ça crée des rebonds…
“L’Image Située”, exposition collective inaugurale de la saison 2019-2020 à l’Onde, confronte l’image à l’architecture monumentale du bâtiment de Claude Vasconi. Elle prend pour point de départ la photographie, et dans son sillage, la représentation pour se mesurer à l’espace. Elle réunit une scène et des pratiques de l’image qui actent définitivement la sortie du cadre et confrontent l’image à l’espace tridimensionnel à travers un ensemble de propositions imaginées spécifiquement pour l’exposition.
La photographie dans le champ élargi s’inscrit dans une filiation conceptuelle. Les artistes de l’exposition “L’Image Située” sont ainsi rodés à des pratiques de l’installation prenant en considération l’espace et la création in situ. Mais à la différence de pratiques conceptuelles où la photographie était davantage envisagée comme un moyen plutôt qu’une fin (un document de performance, un prétexte à l’action…), l’image photographique est pleinement assumée. Cela ne l’empêche pas de subir plusieurs vies en fonction du contexte, de la situation d’exposition.
L’image « située » est indissociable de l’espace dans lequel elle se trouve et avec lequel elle interagit. Aurélie Pétrel remet ainsi en jeu une prise de vue dans un contexte donné, l’inscrit dans une situation présente, ici et maintenant. Son installation agit comme un étalon susceptible de mettre en tension la représentation et l’espace. Constance Nouvel joue sur la perspective en prenant pour point de départ un détail architectural pour créer un dispositif illusionniste où la photographie s’hybride au dessin. La vidéo d’Estefania Peñafiel Loaiza, De l’Incertitude qui vient de Rêves (2018) relocalise une image non plus dans une architecture mais dans un corps, comme une hybridation ultime de l’image à un corps. Les images parfois prêtes à être activées ou performées malmènent le réel, défient l’espace. La photographie dans le champ élargi prend possession des lieux. Les images mises sens dessus dessous sabotent la représentation.
Le cinéma du réel en 1968 avait tenté d’offrir un rapprochement du sujet avec le public, la vidéo avait démonté une certaine façon de voir et les VJay’s ont depuis les 90’s mixé toutes sortes de regard. Cette exposition, en offrant des déconstructions, relie ainsi l’architecture et la photo/vidéo avec une méthode ne cours depuis des lustres; mais dont toutes les occurrences pensent le réel autrement. On y va !
Jean-Pierre Simard le 31/09/19
L’image Située → 18/12/2019
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