L'écho des savates: touche pas à mon Tillinac !

J’étais loin de me douter, en écrivant mon « feuilleton » du Monde des Livres, consacré à Caractériel, le dernier livre paru de Denis Tillinac, que ma critique – négative, méchante, et moqueuse, mais fondée néanmoins sur des faits réels ayant vraiment existé, comme par exemple le style de l’auteur – en agacerait à ce point certains. Mais surtout je n’avais pas réfléchi à qui seraient ces « certains ».

Bon passe encore que Eric Neuhoff n’ait pas apprécié mon papier. Proche de Tillinac, il a en outre été lui aussi la cible du Monde des Livres, quand Eric Chevillard, qui tenait alors le feuilleton, avait éreinté son roman Mufle. On peut être de droite et rancunier. Mais ce n’est pas que le fait que Neuhoff ait détesté ma critique qui me surprend, mais le fait qu’il fasse de son mécontentement un… article ! Un article sur un article !!! Dans un blog, passe encore, mais dans Le Figaro. A ce rythme, on finira par écrire des articles sur des articles sur des articles sur des articles… Tsss. Bon, Neuhoff se permet par ailleurs une petite remarque sur mon faciès, trouvant que, par ce qu’il est « barbu » et « crâne rasé », le « nommé Claro » ressemble à « ces cuisiniers qui pullulent dans le XXème arrondissement ». Là, j’avoue que je ne suis plus du tout. Neuhoff aurait-il eu une expérience désastreuse dans un restau bobo de Gambetta, à la suite de quoi il m’en voudrait de ressembler au chef qui lui a servi un tournedos trop cuit et des morilles pas fraîches ? Ce cuisinier barbu et rasé était-il au moins français de souche ? Mystère. Ce doit être une nouvelle forme de critique capillaro-littéraire dont j’ignore tout. Un poil déplacé, si je puis dire.

Non, ce qui est intéressant, politiquement parlant, c’est que deux autres « organes » ont également, aussitôt et très violemment, réagi à ma critique. Tout d’abord le site Riposte Laïque, un site d’extrême droite, qui me reproche d’avoir pondu une exécution « en bon toutou macoute » (oh, un jeu de mot rigolo !), d’avoir écrit une « critique agressive des auteurs français », bref, « un « tabassage par haine idéologique ».  Puis c’est au tour du quotidien lui aussi d’extrême droite, Présent, qui me traite de « ver de terre » et de « crado », ce qui change un peu, cela dit, du « petit prof » dont m’affuble Neuhoff. (Maintenant, libre à vous d’imaginer un verre de terre chauve brandissant une machette…)

Alors évidemment, je me pose deux questions. La première : Pourquoi le fait de descendre en flèche un livre de Denis Tillinac déclenche-t-il des petits missiles venant à la fois du Figaro et de la presse d’extrême droite ? La seconde : Pourquoi ma première question est-elle purement rhétorique ? Je vais finir par croire que le style est une question politique…

Cannibale Claro le 26/03/18