La joyeuse et féroce Résistance de Songhoy Blues
Songhoy Blues joue dans la cour d'une tradition moderne, avec un espoir sans cesse ravivé, du rock aux racines... Une musique comme un exutoire, produite par quatre musiciens de grand talent, habités par l'idée, un jour, de pouvoir jouer chez eux, dans le nord du Mali, là où pour l'instant les crétins de Boko Haram empêchent toute activité artistique au risque d'un attentat…
Révélé il y a trois ans avec l'album Music in Exile, Songhoy Blues a, depuis, sillonné la planète avec sa musique métisse où énergiepunk et rythmes africains rivalisent avec le groove de leurs riffs ensorcelants. Emmené par le chanteur Aliou Touré, le quatuor frappe fort pour son nouvel album Résistance. Outre des invités de marque comme Iggy Pop sur Africa ou le jeune rappeur londonien Elf Kid sur Mali Nord, Songhoy Blues a enrichi un peu plus son univers musical pour célébrer la beauté du désert malien ou les nuits folles de la capitale Bamako sur un premier titre détonant.
Aliou Touré et ses trois amis chantent l'exil et l'espoir d'un Mali abîmé. Songhoy Blues, ce sont des rythmes maliens enflammés, mais une seule lueur au fond : l'esprit du rock... Guitare-basse-batterie, la sainte trinité mise en avant par les rockeurs du désert, mis en avant il y a trois ans sur le projet Africa Express cher au cœur d'un certain Damon Albarn. En tournée à Londres, à Paris, aux États-Unis, Songhoy Blues répète toujours son credo : aller à l'encontre du pessimisme ambiant quant il s'agit du Mali, ou de l'Afrique en général.
Jean-Pierre Simard le 21/06/17
Songhoy Blues Résistance Transgressive/Fat Possum