Wilburn Burchette et sa méditation à six cordes
Du côté des grands barrés, on avait assez peu entendu parler de la méditation révélée à coup d'albums de guitare. Mais, Master Wilburn Burchette semblait tellement sûr de son coup que, durant six ans de 1971 à 1977, il a sorti sept albums et des pubs dans les magazines concernés, tels Fate Mag, Beyond Reality ou encore Gnostica News. C'est dire…
Après avoir enseigné la guitare classique de nombreuses années, Wilburn Burchette, intéressé par la méditation depuis ses 12 ans, a décidé d'aider les gens à entendre la musique comme elle se devait - révélatrice d'autre chose, de monde plus vague et profond et d'états d'âme quasi sereins (comme les kiwis chez Bashung qui n'empêchent jamais d'être serin… )
On trouvait là la méthode en sept parties de Master Wilburn Burchette, son cours de méditation pychique ( ou comment éviter de passer sept ans au Tibet pour y parvenir). Un cours rigoureusemement profilé pour apprendre au vulgum pecus comment "bien" écouter la musique. Comme accompagnement, il proposait une série de sept albums de guitare et d'électronique tous peint à la main sur leur pochette avec des instructions d'écoute rédigées par le Master himself.
De cette série, Mind Storm le septième et ultime album de 1977 ( l'année du punk) semble le plus barré. Celui sur lequel il utilisait la technique acoustique des "sons roses", technique censée ouvrir l'esprit à de nombreuses révélations par des vibrants déploiements d'images mentales procurées par la musique. Soit deux faces pour un seul titre en manière d'ouvre-boîte à la transcendance. Paru sur Burchette Brothers records, c'est un peu sauvage niveau prix, à faire tourner sur platine vinyle ; mais on en trouve des extraits sur YouTube qui en donnent l'état d'esprit.
A la suite de cet album, Burchette se retira du monde musical et détruisit le matériel afférent à ses expériences acoustiques, n'en voyant plus l'intérêt. Mais il reste une œuvre musicale à l'écart des canons de la mode, par un redoutable technicien de l'instrument, comme le prouve l'album en concert qui ouvrait la série… D'autant qu'il avait lui-même construit son instrument à partir de six bois différents ( voir photo d'ouverture). To know him is to love him ( ou presque ! )
Jean-Pierre Simard
Master Wilburn Burchette – Occult Concert Amos Records 1971 / Not On Label 2016