Mika Rottenberg détourne les habitudes du regard
Dans un monde absurde d'habitudes acquises; les vidéos de l'argentine Mika Rottenberg dérangent les regards en forçant ses sujets à faire fonctionner des modes de productions qui ne mènent à rien. Au rendez-vous du décalage et de l'inutile. Hilarant ! et au palais de Tokyo
À l’occasion de sa deuxième exposition monographique en France, près de dix ans après celle que lui a consacrée La maison rouge (Paris) en 2008, Mika Rottenberg (née en 1976, à Buenos Aires) réinvente pour le Palais de Tokyo plusieurs des installations vidéos qui ont fait sa renommée internationale, dont NoNoseKnows (2015) — remarquée lors de la 56e Biennale de Venise — Bowls Balls Souls Holes (2014), SEVEN (2011) et Squeeze (2010), tout en présentant une sélection d’œuvres récentes et inédites conçues spécialement pour l’exposition.
Pour ses œuvres, Mika Rottenberg fait régulièrement appel à des femmes dont les particularités physiques sont vantées ou mises à disposition sur Internet. Leurs corps, hors des normes et des canons actuels, inspirent les scénarios de ses films, dans lesquels ils apparaissent entièrement mobilisés par diverses actions effectuées dans des conditions de travail à la chaîne. Les matériaux en cours de transformation conduisent souvent à la production d’objets a priori absurdes et inutilisables.
Récits captivants où le réel semble se distordre dans la fiction, et où la fantaisie et l’humour le disputent à l’étrangeté, ses vidéos sont montrées au sein d’installations qui leurs servent d’écrins et prolongent leur univers. Au Palais de Tokyo, le parcours s’enrichit également de plusieurs sculptures mettant en scène des détails anatomiques ou rejouant certains éléments ordinaires du quotidien — tel le tressautement d’une queue de cheval ou le son émis par une goutte d’eau tombant sur une plaque brûlante.
Mika Rottenberg / Installations Vidéo -> 11/09/16
Palais de Tokyo 13, av. du Président Wilson 75016 Paris
site de l'expo, ici