Le Respect à la masse de Michelangelo Pistoletto
Une exposition qui démarre par une performance -réussie- du théoricien, propagateur et trublion de l'Arte Povera, Michelangelo Pistoletto. Mais ce n'est pas tout, la réflexion maline de l'Italien interroge dans toutes les salles du lieu, les peintures derrière des vitres en renvoi, une chaise montée sur des branchages avec un miroir dessous… Autant de raisons de contempler les divers aspects de sa démarche.
Et pour le mouvement initial à la masse, il est en vidéo en bas du papier. Il va sans dire qu'il mérite le … respect.
Dans l’antichambre de la salle de destruction massive, où des éclats sont désormais éparpillés au sol, on peut voir des pièces plus anciennes, notamment des photographies. L’installation Raggi di Persone (1975) à l’entrée de l’exposition dispose des clichés suspendus en forme de pièce virtuelle fermée sur elle-même. Sur les images, des anonymes, un appareil devant le visage, photographient le rien, dans une pièce blanche.
Dans la série la Conferenza (1975), un homme derrière un pupitre tient un appareil photo, dans un jeu de miroir absurde (il devrait être celui qu’on immortalise). Michelangelo Pistoletto a pratiqué l’autoportrait à ses débuts et peint sur des miroirs dès 1962. Le lien entre ses photographies des années 70, ses miroirs en inox poli peints et la pièce monumentale Respect apparaît comme un flash au détour d’un selfie demandé par une groupie. Un reflet de l’époque.
Maxime Duchamps
Michelangelo Pistoletto - Respect - la VNH Gallery, jusqu’au 23 décembre, entrée libre, mardi-samedi, 10 heures-19 heures.