L'AUTRE QUOTIDIEN

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Le Tokoyo de Natsumi Yamada

Une artiste qui travaille sur la résilience, c'est Natsumi Yamada qui s'est intéressé aux suites du tremblement de terre de Fukushima et ses effets sur les populations traditionnelles de l'Est du Japon. Et on entre dans ses clichés comme dans Les Contes de la lune vague après la pluie. Voyez plutôt.

Sur la photo, trois sangliers et un enfant. Cela symbolise le cycle de la vie (ritualisé) avec un couple de sangliers et l'amant, car le cycle est ternaire… 

Miyagi Yamada  témoigne par ses photos des bouleversements vécus par les habitants après l’impact du grand séisme du 11 mars 2011 sur la région de Fukushima et de Miyagi, et espère œuvrer en faveur de leur résilience, en apportant sa pierre à la sauvegarde et à la transmission de leurs traditions. Eux que le reste du Japon traite de barbares pour avoir gardé des traditions millénaires.

Apparemment tout se passe bien ici, sauf que le champ de colza vient d'être irradié deux jours plus tôt par l'explosion à la centrale de Fukushima… 

Souvent à la croisée des chemins, on trouvait dans le Japon d'avant l'ère Meiji des bornes qui symbolisaient la puissance des dieux et de la vie. Vu de derrière, ceux-ci offraient un symbole phallique, vue de devant un symbole de fertilité féminine. Mais le meilleur de l'histoire reste que ces bornes, soi-disant, là pour indiquer le chemin, n'indiquaient que la direction du ciel. Pour pouvoir négocier avec l'Occident, le Japon impérial a dû effacer toutes les traces de ses coutumes, pour dialoguer avec le puritanisme et ne plus passer pour des barbares…

Village traditionnel de la région de Miyagi.

Le soleil souffre

Priez pour lui avec révérence,

Mais ne tournez jamais vos regards vers une éclipse de soleil,

Ce spectacle sublime ne peut pas être vu directement. 

Adressez vos prières à son reflet dans l'eau.

(feu Madame Tora Koshiba)

Autre modèle de borne

Chaque hiver, les hommes de la région partent dans la forêt choisir un arbre qui sera la symbole de la fertilité de l'année. D'abord, ils le décorent, puis ensuite ils le brûlent. Ensuite,avec les braises, on prépare le Moshi, plat de riz pilé très fin qui prend une consistance aussi blanche que caoutchouteuse, rappelant le texture du sperme. Seules les hommes sont autorisés à approcher l'arbre, mais ce sont les femmes qui mangent le Moshi.