Béni soit qui Mali pense
Puisqu’on peut trouver la série de compilations à 15€, on ne va pas s’en priver. D‘autant que l’intégralité de la série African Pearls (Electric Mali 70, Rumba Rock 70 Congo, Musical Effervescence Sénégal 70, Culural Révolution Guinée 70, Côte d'Ivoire West Africa Crossroad) témoigne du travail de réhabilitation et d'exhumation du passé musical africain d’Ibrahima Sylla, en révélant au public occidental la modernité et la variété des musiques des années 1960-1970 (Afro-Funk, Afro-Disco, Funk Psychédelic Mandingue, Afro-Rock, Afro-Latin…). Pépite !
Surnommé le Quincy Jones de la musique africaine, - excusez du peu -, Ibrahima Sylla a servi de pont entre l’Afrique et la modernité occidentale, révélant tour à tour Youssou N’Dour, Ismael Lô, Salif Keïta, tout en plaçant avec Africando le premier tube africain (Yaye Boy) dans les charts US. Il aura passé sa vie à découvrir et produire en suivant de très près les avancées technologiques et offrir ainsi à l’Afrique de quoi traiter à égalité au niveau de la production avec les critères anglo-saxons. On lui doit aussi d’avoir fait venir à Paris tous ceux (ou presque) qui allaient au fil des années 80 déclencher le phénomène de la sono mondiale.
Sa deuxième fixette (une bonne !) aura aussi été de racheter des catalogues en voie de disparition, comme ceux de la musique nationale du Mali… ce qui nous ramène à notre propos initial : African Pearls - Mali 70, Electric Mali, l’âge d’or de la musique malienne – les orchestres s’électrisent et modernisent tout un pan du répertoire traditionnel bambara, avec sa gamme pentatonique qui rend les morceaux assez hypnotiques et dansants ! Aujourd’hui repris par Discograph, seule la pochette a changé, le contenu se suffisant à lui-même. Découvrir Duga reste un choc, et retrouver aussi bien le Rail Band que la Mystère Jazz de Tombouctou ou le Super Biton National de Ségou, une aubaine à ne pas manquer. Tout bon !
Jean-Pierre Simard le 29/10/19
VA - African Pearls Mali 70, Electric Mali - Discograph
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