L'AUTRE QUOTIDIEN

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Madonna vous emmerde ; quant à moi, j'en parle ici-même…

Quand la pop est polysémique, elle définit une époque, voir l’anticipe. Pacôme Thiellement sera d’accord avec moi qui a maintes fois rebondi sur le sujet. Avec une autre approche, on va reparler de ce cas d’école avec la sortie en poche du livre de Karine Chadeyron Madonna, l’apparition de la vierge.

Lookée par Maripol à l’époque de Like A Virgin

Pour qui a connu les années 80 du XX siècle, elles sont indissociables et de MTV et de Madonna, depuis les MTV Music Awards du 14/09/1984 et sa prestation pour défendre Like A Virgin- qui a fait d’elle une star, entraînant l’Amérique à se fringuer avec de multiples soutifs, des crucifix et des bracelets à la poignée; un peu comme les mêmes ados se mettront avec l’arrivée de Kurt Cobain 8 ans plus tard à arborer des chemises de bûcheron. La pop crée les modes c’est notable et Madonna toujours bien entourée va en profiter jusqu’à l’incarner plusieurs décennies durant, en consolidant sa carrière et la faisant se mouvoir avec la pointe de la création musicale de la pop à la techno, en passant par la house et les meilleurs couturiers ( Gaultier, Armani, Stella McCartney, etc.)

Bref, l’œuvre principale de Madonna, c’est Madonna elle-même. Mais cela n’aurait pas suffi à bâtir une carrière de cette envergure et de cette durée si elle n’avait cherché à s’améliorer et à évoluer en permanence, développant à chaque album un nouvel univers musical et une nouvelle incarnation.

Karine Chadeyron

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La pop qui véhicule/révèle les valeurs d’une époque est le dada de la dame. Elle a ainsi évolué d’un cadre punk No New-York à une célébrité planétaire techno-pop, en endossant toutes les valeurs musicales à portée pour tailler son empire pop et l’a fait en privilégiant la liberté et l’engagement pour certaines causes qui lui ont valu les sympathies de diverses minorités et de la communauté LGBTQI ; en portant bien haut l’étendard d’une liberté sexuelle assumée et revendiquée dans l’Amérique de Reagan, Bush et plus. Evidemment, elle a soigneusement tout construit pour garder le contrôle à chaque instant sur ses envies, ses amours, ses emmerdes ( du cinéma manqué aux mauvaises rencontres amoureuses, en passant surtout par une divulgation/masquage de son personnage) à toujours en montrer trop pour ne pas vraiment se dévoiler. Mais ce qui perdure et fait son succès, c’est autant un professionnalisme à tête chercheuse qui la voit continuer à fouiner auprès des producteurs novateurs, ses spectacles au carré avec un scénographie, chorégraphie qui en met plein la vue - et son statut d’icône pop - qui sert de liant.

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On a là le personnage pop par excellente, l’inspiratrice des Kathy Perry et Lady Gaga, quand elle-même s’avoue redevable de Debbie Harry qui, la première, avait osé s’affirmer sans demander la permission à personne avec Blondie. Si on laisse de côté le décorum qui coule avec l’histoire, on garde la Louise Ciccone au-delà du masque Madonna, une personne d’importance qui a finalement effacé sa vie privée de la vue du public pour avoir la paix et continue à jouer avec les codes. Des fois ça passe, d’autres ça casse, mais elle est toujours bien présente. Pop, pop, pop !

Jean-Pierre Simard le 12/03/2020
Karine Chadeyron - Madonna, l’apparition de la vierge - Le Castor astral