Vibrer en brisant le silence avec House of Echo
House of Echo, nouvel ovni du jazz hexagonal, dessine des paysages auditifs à forte teneur onirique, entre abstraction mélodique et groove allusif, frémissement de textures et bouleversements sonores, autrement appelés « Échoïdes ». Né de la rencontre du pianiste Enzo Carniel et du guitariste Marc-Antoine Perrio, autour du désir de créer des musiques espacées et improvisées qui reconnectent et réconcilient l'écoute et le temps.
“House of Echo est notre outil qui brise le silence, champ chaoïde de toutes les possibilités, en une multitude de particules Echoïdes, vibrantes, libres et vivantes”
Enzo Carniel
À rebours des effets hâtifs et de l’immédiateté dans laquelle notre époque impatiente s’abime, les compositions se développent et s'échafaudent dans la durée, offrant des tramages subtils de couleurs et de timbres, entre abstraction mélodique et groove allusif, frémissement de textures et bouleversements sonores, dessinant des paysages auditifs au fort pouvoir onirique. Les clés de la maison ont été confiées à Enzo Carniel : piano, piano préparé; Marc Antoine Perrio : guitare; Simon Tailleu : contrebasse et Ariel Tessier : batterie.
Chambre d'écho de souvenirs, maison hantée de sons imprévisibles, H o u s e o f E c h o s'édifie, dans l'instant, par la combinaison des matières instrumentales, entre pureté acoustique et perturbations électriques, clarté des architectures et brouillage des structures, la musique entrant en résonance avec elle-même dans des jeux de diffractions et des effets de miroitement qui la rendent particulièrement délicate et imprédictible.
Attentifs aux espaces qu’ils aménagent, aux temporalités qu’ils installent — parfois avec un matériau sonore minimal — s’affranchissant des frontières entre la note et l’effet, la matière et le trait, les quatre musiciens qui constituent le groupe agissent selon un geste commun, longeant parfois le silence, provoquant ailleurs la tension, dans un équilibre fragile de formes délibérément fuyantes dont le caractère instable et mouvant n’est pas sans exercer une certaine fascination auditive.
Dans ces jeux d’échos et de métamorphoses, les compositions se développent de manière cinétique, l’accident sonore devient événement musical, la réverbération se révèle source de rêverie, la répétition exerce son pouvoir hypnotique, à mesure que se déploie, sous le sceau du jazz qui ressurgit parfois sans crier gare, une musique qui n’a d’autre âge que celle de son temps et s’entend comme la somme des influences qui traversent l’inspiration de ses auteurs. Combinant délitation mélodique, traitements noisy, improvisations atmosphériques, brisures free, manipulations concrètes, énergie rock et distorsions sculptées comme autant de manières de faire jaillir la beauté musicale de la matière du son, House of Echo fait éclore, dans la multiplicité de ses bruits infimes et de ses notes éclairées, la beauté de son mystère poétique, révélant sous l’écheveau de sa toiture collective, un lyrisme épuré aux vertus profondément contemplatives.
Si vous aimez le jazz qui rêve, en laissant bruisser l'air du temps, sans oublier de se laisser poser dans l'instant fugace pour esquisser de nouvelles approches … Echoïdes est pour vous. Juste pour vous.
Harold Nietzsche le 29/09/17
House of Echo, Echoïdes, jazz&people / PIAS