Le Salô tout entier pour Blanca Li, Ibère libérée de la pesanteur
En préambule à son futur Solstice qui se jouera à Chaillot à la rentrée, Blanca Li investi le Salô les 29, 30 juin et 1er juillet. Alors, pour quoi faire : filage, avant-propos à de nouvelles fulgurances, ou bien… Venez donc voir de quoi ça danse, les cinq premiers à nous envoyer un mail s'offrent par là-même une entrée gratuite.
En partenariat avec le Théâtre national de la Danse de Chaillot, la danseuse, chorégraphe, réalisatrice et comédienne polymorphe Blanca Li prendra les commandes du Salò les 29, 30 juin et 1er juillet. Entre transe aérienne et exaltation résolument terrienne, la mystique andalouse rhabillera le club en bal céleste ultra contemporain. Salò voguera entre concerts, performances dansées, Dj sets et installations vidéos, suivant un chemin hybride et croisant les thématiques artistiques, les genres, les styles et les univers. Trois soirées de mouvement perpétuel, de fêtes et de découvertes à la beauté surprenante. Pour ceux qui ne connaissent pas encore la chorégraphe ibère, une petite entrée en matière à savourer en vidéo :
Gymnaste (GRS) de l'équipe nationale espagnole à 12 ans, élève de l'école new-yorkaise de Martha Graham à 17 ans, Blanca Li se forme à la danse jazz, contemporaine et classique aux Etats-Unis (où elle participe à la création du groupe de Flamenco-Rap Las Xoxonees) avant de créer sa propre compagnie à Madrid. Elle s'installe à Paris et présente en 1993 le spectacle Nana et Lila au festival Off d'Avignon qui assoit sa réputation dans l'Hexagone. Créé en 1992, ce spectacle -son premier pour le grand public- avait été sélectionné pour le programme de l'Exposition Universelle de Séville.
Elle enchaîne alors les chorégraphies à succès et ouvre en 1998 les studios Calentito, son espace de travail à Paris. Elle a créé pour sa compagnie 13 spectacles en 20 ans pour plus de
1 000 représentations, en abordant la danse contemporaine comme un art en prise avec le réel. Blanca Li n'oublie pas de mener un parcours plus personnel en dehors de sa compagnie, et chorégraphie pour le ballet et l'opéra (Opéra de Nancy, Opéra de Paris, Metropolitan Opera de New York, Komische Oper de Berlin, Andalousie), des publicités (Perrier, Prada, Lancôme, Jean-Paul Gaultier, Beyoncé), des clips (on lui doit l'inoubliable chorégraphie des Daft Punk sur Around The World), des défilés, des performances scéniques (Gorillaz, Kylie Minogue, Lily Allen) et elle crée l'événement grand public "La Fête de la Danse de Blanca Li" au Grand Palais en 2011.
En 1994, elle débute sur le long métrage Pigalle de Karim Dridi en tant qu'actrice et chorégraphe, avant de travailler sur plusieurs longs métrages comme Gazon maudit (1995), Nettoyage à sec (1997), Le Code A Changé (2009), L'Ecume des jours de Michel Gondry (2013) ou Les Amants passagers de Pedro Almodóvar (2013).
Après plusieurs courts derrière la caméra, Blanca Li réalise son premier long métrage, Le Défi, en 2001, en prenant pour sujet la danse hip hop : elle y révèle des talents prometteurs comme Sofia Boutella ou Benjamin Chaouat. Tout en poursuivant son travail sur le court (Home Fitness, Al Andalús pour ARTE, Pour elle au sein de la série X-Femmes) et sur des expositions multimédia, elle signe en 2009 le documentaire Pas à pas, consacré à la gestation et la création du spectacle Corazon Loco.
Pour Blanca Li, s’intéresser en 2017 à l’avenir de la planète est mieux qu’une évidence : une urgence. Après avoir, il y a quatre ans, exploré l’univers des robots, elle aborde aujourd’hui, comme une « suite logique », le thème des relations entre l’homme et la nature. Pas de discours militant, mais un spectacle organique, qui convoque le souffle de l’air, la fraîcheur de la pluie, le ballet d’une feuille qui tombe… Tout ce qui constitue l’équilibre de notre écosystème, en pleine crise écologique et polémiques climato-sceptiques. Pour mettre en œuvre ces interactions sensibles avec notre environnement quotidien, la chorégraphe et son scénographe ont conçu un dispositif original, présence constante et toujours en mouvement qui devient successivement nuage, terre, ciel ou vent. Sur une musique élaborée à partir de sons naturels, les corps des quatorze danseurs vibrent à l’unisson, porteurs d’un message universel : « Notre responsabilité à tous est de préparer le futur et de protéger ce qui nous entoure. »
Jean-Pierre Simard le 28/06/17
Blanca Li au Salô, les 29, 30 juin et 1er juillet de 22 à 24 h, puis soirée club comme annoncé plus haut au 142, rue Montmartre, 75002 Paris
Solstice se jouera du 21 septembre 2017 au 13 octobre 2017 - Théâtre national de Chaillot - Paris 75016