La ballade des androïdes de Caroline Mesquita
The Ballad à la Fondation Ricard présente les dernières œuvres de Caroline Mesquita, des sculptures métalliques anthropomorphes mises en scène dans des compositions qui brouillent les limites entre humains et androïdes, entre réalité et fiction.
Mais, ce faisant, plus qu’un parcours au milieu d’œuvres d’art, c’est une promenade joyeuse, la participation à une fête publique, au cours de laquelle les humains communient avec les créatures imaginées par l'artiste. La démarche de Mesquita mixe rigidité métallique et mouvements de la chair et des corps vivants. Elle y plie froideur et raideur du métal à des visions aussi colorées que pleines de vie. Réalisées en plaques de cuivre ou de laiton, cela lui permet d’introduire une couleur chaudeà l’opposé de l'usuel gris acier. Ces plaques sont systématiquement roulées pour constituer des éléments tout en rondeur, comme elles sont oxydés ou recouvertes de peinture aux teintes éclatantes.
L’installation Pink Everywhere réunit plusieurs de ces personnages métalliques à taille humaine dans ce qui mime une danse ou une procession au cours de laquelle des créatures verticales esquissent des mouvements festifs tandis que d’autres gisent à leurs pieds, couchés ou assis, comme assommés par d’excessives réjouissances. Dans la sculpture Cream Sacrifice, un personnage est fixé à une structure pointue et semble agité de mouvements désespérés pour s’en délivrer.
Le parcours est jalonné de vidéos dans lesquelles Caroline Mesquita se met en scène. Elle y apparaît notamment, plus ou moins vêtue, allongée parmi les « corps » métalliques étalés sur le sol de l’ensemble Pink Everywhere, comme si elle était une des leurs. Par l’interaction qu’elle expose entre elle et ses créations s’insinue un brouillage des limites entre humains et androïdes, entre réalité et fiction. De la même manière, l’interaction suggérée entre les mannequins, leurs danses et leurs gestes d’affection, nous invitent à interagir nous-mêmes avec eux, amorçant l’idée de nouvelles frontières de l’humain et de nouvelles modalités de vie en commun. Après le coutumier "on se fait une toile?" on va vite arriver à "ton thé, cuivre ou zinc ?"
Friedrich Angel, le 2/3/17
Caroline Mesquita - The Ballad -> 11/03/17
Fondation d'entreprise Ricard - 12 Rue Boissy d'Anglas 75008 Paris