Dig the new (jazz) breed, le dernier Jeff Parker !
Quand le guitariste de Tortoise rebat la mesure de ses compositions, il en sort un mix jazz, de funk et des culture hip-hop électronique très très réjouissant. Dans la lignée des albums de Kamasi Washington et des productions Brainfeeder. C'est top et immédiat. Bel album.
The New Breed le nouvel album du guitariste de Tortoise, Jeff Parker est son premier depuis 2004 et The Relatives. C'est son premier envoi depuis qu'il a quitté la Cité des Vents pour celle des Anges. Là même où l'on mélange sans façon et de manière continue jazz, hip-hop, soul, et électronique, comme par exemple chez Brainfeeder ou Alpha Pup ou dans des soirées comme Low End Theory.
Parker s'était déjà intéressé aux diverssamples, loops, et à la production hip hop depuis un moment, mais sans jamais l'incorporer vraiment à ses propres compositions. Ce qu'il fait ici-même en improvisant à partir de scratches piqués sur de vieux vinyles, à la manière d'un J Dilla, mais sans jamais copier son style. Et on a bien à faire à un album de guitariste qui se la joue contrôlé, mais en restant libre et spontané, autant qu'expérimental en restant audible, comme aux bon jours de Sonny Sharrock. Ce, sans jamais céder aux penchants smooth jazz …
Quasi toutes les rythmiques sont live pour une meilleure fluidité et, sans jamais s'accrocher à un beat particulier, on sent l'influence du hip hop et du néo soul tout près. “Here Comes Ezra” est construit autour d'un motif rythmique numérique, sans que cela gène l'approche décontractée du titre jusqu'à la fin d'icelui qui se termine avec une batterie live et d'autres instruments ajoutés. “Jrifted” s'envole vers des contrés assez libérées, mais sans vraiment toucher le free pour autant, à flotter tranquillement jusqu'à l'arrivée d'un petit morceau de bravoure en mode beat science. “Get Dressed” fonctionne avec ses claquements de mains et sa boucle rythmique pour mieux assurer une conversation en fond. Et la pochette est construite à partir de clichés de famille, dont justement la fille, Ruby s'exprime sur le dernier titre “Cliche,” lui donnant une touche vraiment personnelle.
The New Breed est un album d'une constante chaleur, plein d'inspiration et rêveur qui montre un Parker bien acclimaté à Los Angeles et ses nouvelles sonorités, loin des expériences précédentes aventures post-rock avec Tortoise ou chicagoaines free avec Ken Vandermark. Génération, sensation …
Jean-Pierre Simard
Jeff Parker – The New Breed - International Anthem (2016)