J'ai remarqué dernièrement que les épouvantails n'existaient plus vraiment dans les vergers et les potagers français. Et la principale raison en est que les pesticides et les filets les ont commodément remplacé. Sensible à l'écologie et consciente des enjeux environnementaux, j'ai conçu un projet pour redonner du brillant à ces sculptures champêtres d'un autre âge.

 Avec l'aide de l'artiste visuel Hugo Deniau, nous avons décidé d'offrir la chance aux oiseaux de retrouver les épouvantails. Le mot en lui-même signifie "destiné à faire peur" et il est là pour coller la frousse aux animaux qui s'aventurent sur la lande pour manger les graines avant qu'elles ne deviennent des plantes germées. Et, par extension, la simulation d'une présence humaine quand il n'y a personne.   

Partant de cet antagonisme éternel, Hugo et moi nous sommes aperçus que ces créatures ne sont pas là uniquement pour effrayer les oiseaux, mais sont aussi la source de profonds cauchemars. 

Nous nous sommes inspirés de la terreur contemporaine du réchauffement climatique et des destructions environnementales et avons utilisés des objets et des couleurs appartenant au domaine de la pollution. Ces épouvantails modernes devenant ainsi la manifestation des attaques humaines contre la nature.

Essayer de réunir l'homme à la nature et aux oiseaux par un simple projet a quelque chose de d'ambitieux, mais c'est aussi vital.  Mon idée est de traverser de nombreux paysages et de créer assez d'images pour en faire un livre, ou arriver à épuiser le sujet avec une exposition. J"adore penser différemment au monde, comme moyen de le sauver. 

Texte et images de Kate Fichard

Friedrich Angel (avec Lens Culture)

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