En quête d'autres espaces - Sur des territoires fluides
Sur des Territoires fluides voit trois artistes questionnant la notion de territoire : Didier Fiuza Faustino, Till Roeskens, et Laurent Tixador. Vidéos, sculptures, installation et performances, pour donner à voir des expériences nourries du monde, de l’utopie, du paysage, de la ville et de ses emblèmes. Engagement politique ou corporel au rendez-vous.
Didier Fiuza Faustino : (né en 1968) aborde les rapports complexes entre le corps humain et l’habitat qui l’entoure, de manière « construite ». Créateurs d’œuvres plastiques mais aussi d’architectures, Didier Fiuza Faustino œuvre à la frontière entre ces deux disciplines et renouvèle à chaque projet une expérience corporelle de l’espace. A La Maréchalerie il présente une installation composée de barrières Vauban utilisées habituellement par les forces de l’ordre pour canaliser les foules qu’il transforme en une sculpture invitant à repenser l’ordre imposé. Retravaillées selon des formes classiques, les barrières acquièrent une dimension esthétique inspirée des jardins à la française et formalisent la relation entre architecture militaire et jardin.
Till Roeskens : Amateur de géographie « appliquée », Till Roeskens (né en 1974) appartient à la famille des artistes-explorateurs. Son travail se développe dans la rencontre avec un territoire donné et ceux qui tentent d’y tracer leur chemin. Ce qu’il ramène de ses errances, que ce soit sous la forme d’un livre ou d’un film vidéo, se veut une invitation à l’exercice du regard. Ses « tentatives de s’orienter s’élaborent avec le souci récurrent de toucher un public non averti et de rendre les personnes rencontrées co-auteurs de l’œuvre ». A La Maréchalerie Till Roeskens présente deux films à propos de deux territoires. Dans le premier, l’artiste redessine selon son expérience la carte de Marseille sur le sol en récitant des moments choisis de vie devant ses habitants. Dans le second film, Till Roeskens donne à entendre les témoignages de réfugiés de guerre du camp d’Aïda en Palestine sur l’image d’autant de cartes en train de se faire et de se vivre. L’artiste révèle ainsi les conflits intérieurs et les paradoxes créateurs de beauté présents au sein de toute cité.
Laurent Tixador : (né en 1965) se confronte quant à lui au paysage et au territoire de manière extrême et directe. En organisant une chasse à l’homme dont il est la proie tout en reliant à pied Nantes à Paris, ou en réalisant la première « expédition artistique » rejoignant le Pôle Nord géographique, Laurent Tixador traite de l’exploration d’un territoire comme d’une performance en elle-même. Ses œuvres révèlent ensuite les traces photographiques, filmiques et des objets fabriqués ou récupérés lors de ces « périples ». A La Maréchalerie Laurent Tixador présente deux films ; le premier — tourné au gré des événements dans une ancienne caserne habitée par l’équipe de tournage — donne à voir la mise en place d’une sorte d’utopie communautaire ; et le second, journal de bord d’un nouveau genre, où Laurent Tixador tente de survivre seul pendant plusieurs jours dans la forêt de Chamarande avec pour tous attributs ses lunettes et son téléphone, éprouvant ainsi le corps de l’artiste.
Didier Fiuza Faustino, Till Roeskens, Laurent Tixador. Sur des territoires fluides -> 11/12/16
La Maréchalerie 5, avenue de Sceaux 78000 Versailles