Wicked + Divine, des dieux de BD comme dans une série télé
Troisième vente de BD aux USA derrière Walking Daad et Saga, The Wicked + The Divine emporte l'adhésion des amateurs de culture pop, comme des fans de mythologie. Fable de fantasy urbaine où les divinités sont des pop stars ressemblant étrangement aux icones de notre époque, The Wicked + The Divine offre une métaphore léchée à la gloire éphémère érigée en valeur suprême.
Créé par Kieron Gillen et Jamie McKelvie, le duo à l’origine de Young Avengers, ce comics dopé à la pop-culture est garanti 100% génération « Y », celle qui aime autant Bowie que Batman.
L'argument en est le suivant : Tous les quatre-vingt-dix ans ou presque, douze dieux se réincarnent dans le corps de jeunes adultes. Ils sont charismatiques et brillants. Ils se tiennent devant des foules immenses, qu'ils emmènent dans l'extase à travers des langues inconnues. La rumeur veut qu'ils soient capables de miracles. Ils sauvent des vies, que ce soit métaphorique ou concret. Ils sont aimés. Ils sont détestés. Dans moins de deux ans, ils seront tous morts...
En mixant habilement culture pop et mythologie (Bowie meets Baphomet), cette série donne un autre souffle à la BD contemporaine. Les zélateurs actuels de Luke Cage qui ont apprécié la série à la télé ( on voit tout avec cpasbien.com quand on veut ) qui montre enfin en version black la vie de Harlem et de ses magouilles avec un héros qui tient bien la route, comme ceux qui attendent les nouvelles licences de Marvel de leur héros favoris vont pouvoir arrêter de se demander ce que cela pourrait donner à la télé, puisque Wicked + Divine ne va plus tarder à entrer en prod…
Autrefois Buffy bouffait du vampire, hier les super héros sauvaient l'Amérique ( et rien que l'Amérique, faut pas déconner quand même !). Que va-t-il se passer à l'écran quand un clone de Bowie va se mettre à lancer des sortilèges en entonnant Fame ?
Je ne suis pas super fan du graphisme que je trouve trop carré à mon goût, mais les découpages de plans et la colorisation qui fait frétiller les rétines, en plus du scénario finissent quand même par emporter mes suffrages ; parce qu'une BD qui avoue enfin ses liens avec diverses mythologies me plaira toujours plus que la 26 e épisode de Batman, de Superman ou des actuelles élections américaines…
Jean-Pierre Simard
The Wicked & The Divine, Faust Départ de Kieron Gillen et Jamie McKelvie, éd Glénat