Janis Joplin ressuscitée par un film. Vous y croyez vraiment ?
Oh Lord, won't you buy me a Mercedes Benz ? My friends all drive Porsches, I must make amends. Worked hard all my lifetime, no help from my friends…
De biopic en alignement de clips allongés jusqu'à plus soif, les rockumenteurs sont souvent des pensums, quand les adaptations de vie échouent aussi souvent donner une image, voire un puzzle de la personnalité des stars qu'ils prennent en compte. Sauf dernièrement pour Searching for Sugarman à propos de la non carrière et du retour en grâce de Sixto Rodriguez ou le récent Pulp : a Film about Life Death and Supermarkets, sur le groupe éponyme de Jarvis Cocker.
A priori rétif aux évocations de Pearl, depuis l'excellent mais à côté de la plaque The Rose, qui sacrait Bette Midler à défaut d'incarner Janis Joplin… cette fois le travail réalisé par par Amy Berg, nommée en 2006 aux Oscars pour Deliver Us From Evil, doc choc sur les cas d’abus sexuels au sein de l’église catholique, Janis retrace le parcours météorique de Janis Joplin, personnalité complexe à la fois hypersensible et dénuée du moindre filtre, une fan de Bessie Smith à la voix miraculeuse qui rêvait d’entrer dans le blues alors que d’autres passaient leur carrière à essayer d’en sortir.
Soit 106 minutes d’une studieuse chronologie linéaire, débutant par les humiliations lycéennes de Port Arthur (Texas) pour se cracher sur une dernière aiguille overdosée dans un motel d’Hollywood, tout en rendant justice aux jalons merveilleux de Monterey et de l’album culte Cheap Thrills, paru en 1968. Janis est rythmé par les lettres -inédites- de l'artiste adressées à sa famille et lues à l’écran par Cat Power, autre fille du Sud et caractère sacrément trempé. La réussite vient aussi des images d’archives, comme les séances enregistrement de l'unique Summertime filmées par D.A. Pennebaker et en faisant intervenir, en dehors desmembres de sa famille, son dernier boyfriend, l'amoureux éconduit Kris Kristofferson, ou Bob Weir du Grateful Dead, comme les membres du Big Brother and the Holding Company et un Dick Cavettqui, auraitcroisé Janissur d’autres canapés que celui de son fameux talk-show…
Au final, justice est rendue à la première femme à avoir brisé la barrière du machisme rock, en s'offrant les mêmes libertés que Marianne Faithfull ou Grace Slick de l'Airplane, mais devant la scène ; sans dépendre des autres. Catherine Ribeiro, Suzi Quatro, Chrissie Hynde et PJ Harvey sauront s'en souvenir…
Still got the Cozmic blues …