Larissa Fessler : Tu t'es vu quand t'es dans un flux ?
Larissa Fassler travaille sur la dynamique des flux urbains, cette dimension subjective qui s'attache aux parcours individuels et tracés solitaires qui constituent l’arrière-plan invisible des statistiques de masse dans lesquelles l’humain est inévitablement réduit à une donnée comptable.
A compiler des observations sur les gens, les enseignes commerciales, les couloirs de circulation ; Larissa Fassler fait surgir les tensions, les dysfonctionnements, mais également les énergies traversant des morceaux à forte charge symbolique (politique, économique et sociale) de l’espace urbain : Regent Street à Londres ; Place de la Concorde et Les Halles à Paris ; Alexanderplatz à Berlin et Kotti, dans le quartier de Kreuzberg, une des places les plus multiculturelles de la capitale allemande, principalement habitée par la communauté turque ; jusqu’à la place Taksim à Istanbul visitée au printemps 2015.
Si l'entreprise d'envisager des enjeux à l'échelle d'une place, d'un lieu ou d'une ville peut sembler étrange, cela peut aussi rassurer le chaland, qui s'y voit - lui, habituellement si solitaire- retrouver la notion de groupe. L'humain vu d'en haut ? Non, la foule en mouvement.