La photographe Esther Hovers révèle les 8 règles d'or de la télésurveillance
Esther Hovers nous propose un jeu peut-être pas plus amusant que "Où est Charlie ?", mais en tout cas plus déroutant : il s'agit de regarder des photos prises à Bruxelles du point de vue d'un logiciel fait pour suivre les caméras de télésurveillance, et alerter à chaque mouvement qui lui semble suspect. Que faut-il faire en ville pour être "bien vu" des caméras, c'est à dire passer inaperçu ? Et que faut-il absolument éviter ? Vous allez voir, vous serez surpris. Pour l'instant, on peut dire : oh, ce n'est rien, pas bien grave. La police a mieux à faire que de sauter sur le premier qui se retourne brusquement en changeant de direction. Certes. C'est vrai. Mais quand ce sera des drones surveillants ?
L'idée de ce travail sur la télésurveillance est venue à Esther Hovers à Paris (eh oui !), tandis qu'elle photographiait le quartier de la Défense. Ou plutôt, après. Puisque ce n'est qu'en voyant les images qu'elle s'est rendue compte que toutes ses photos ressemblaient beaucoup aux images prises par les caméras de télésurveillance qui veillent sur ce quartier d'affaires. Sans tomber dans la vieille histoire de l'oeuf et de la poule, et essayer de savoir qui vient le premier, force est de constater que le parvis de la Défense appelle, en effet, dans l'esprit la télésurveillance. Il était fait pour tout autant qu'elle a été faite pour lui et ses semblables. Intriguée, elle est revenue y passer du temps, pour observer les mouvements de la foule sur la parvis, et commencer à en discerner les récurrences, les comportements, les directions et trajectoires, et tout ce qu'on peut appeler des déviations à l'ordre des choses. Des gens qui vont à contre-sens. Stationnent. Observent.
Ce qui a conduit Esther Hovers à vouloir en savoir plus sur la logique qui préside à l'analyse des images obtenues par les caméras de télésurveillance. On l'imagine : le travail de traitement des données obtenues, qui était auparavant confié à des hommes plus ou moins éveillés, plus ou moins à l'affût, sera bientôt complètement effectué par des logiciels surentraînés et insomniaques., à qui l'on a appris à donner l'alerte, ou zoomer, dès qu'ils voient quelque chose de suspect.
Huit choses sont répertoriées comme une anomalie devant entraîner un surcroît d'attention de la caméra, et éventuellement une alarme générale.
A savoir :
- Quelqu'un qui s'immobilise et reste sur place
- Quelqu'un qui se met à faire des mouvements rapides
- Un objet non accompagné de son propriétaire
- Quelqu'un qui prend position à un coin de rue
- Des groupes de gens qui se séparent soudain
- Des mouvements synchronisés
- Quelqu'un qui se retourne souvent
- Des gens qui prennent une direction inattendue
Nous vous conseillons donc d'en tenir compte dans vos déplacements urbains. Car, comme vous le verrez dans ces photos, tout peut prêter à suspicion.
Vous compris.
Oui, même vous.