Nous voulons débarrasser la lutte antispéciste de cette imagerie « humanitaire » qui montre une machinerie déjà programmée dans laquelle les personnes animalisées ne sont que des pauvres figurants à la fois faibles et impuissants par leurs corps et absents comme sujets concrets. Cette imagerie cherche à solliciter nos émotions mais en enlevant à ces victimes leur statut de sujet, elle empêche toute entrée en relation, en lien avec leur réalité qui a l’allure de fiction.

Nous sommes leurs complices de lutte, pas leurs sauveurs.ses !

REPRENDRE L'INITIATIVE, IMPOSER LA LUTTE ET RÉPONDRE À L'URGENCE DU FEU : UNE RAGE POLITIQUE COLLECTIVE QUI NOUS MÈNE VERS UN ANTISPÉCISME RÉVOLUTIONNAIRE ET PUISSANT !

« La reddition est une traîtrise, la résistance mène à la victoire. »

La meilleure stratégie n’est pas celle qui répond aux exigences de l’opinion publique ou du marketing, mais à celles de la nécessité et de l’urgence, à celles dictées par les opprimé.e.s, à celles du feu.

Si nous voulons sortir la lutte antispéciste de cette situation d’impuissance dans laquelle elle demeure depuis tant d'années, il faut procéder à un réexamen de notre rapport à la politique et inventer de nouvelles pratiques autonomes et effectives. Notre but est d'amorcer un nouveau « mode de politisation » de l’antispécisme qui entraîne la lutte jusqu’à son terme révolutionnaire et la débarrasse des réformistes qui cherchent à encadrer la colère et des clientélistes qui font de la misère un commerce.

Stratégiquement, nous voulons être capables de nous imposer à l'Etat et de reprendre la maîtrise du temps politique en imposant la lutte antispéciste. Nous refusons de collaborer avec le pouvoir institutionnel et capitaliste dans l'espoir d'obtenir des réformettes qui font gagner des adhérent.e.s et dons aux associations mais abandonnent les victimes à leur sort !

C’est tout un système qu’il faut changer, pas simplement un article de loi. Nous voulons briser les chaînes de tou.te.s les prisonnièr.e.s, briser l’aliénation au pouvoir, mais c’est avant tout pour la liberté et l’émancipation de chaque individu.e que nous luttons.

C'est à l’ensemble de ces questions que notre activisme entend apporter des réponses : comment faire en sorte que notre lutte esquisse effectivement un dépassement réel, en acte, du spécisme ? Comment rendre notre mouvement puissant ? Comment faire en sorte que les initiatives autogestionnaires soient enfin autre chose que des enclaves plus ou moins durables ? Comment penser l’antispécisme comme un projet politique global de remise en cause de la domination spéciste, mais aussi des autres dominations ?

★ L'ACTION DIRECTE, UNE BOUFFÉE DE RÉEL DANS L'ESPACE SCLÉROSÉ DU DISCOURS / S'il est bien évidemment nécessaire de parler et d’expliquer le monde, de réfléchir et de produire du « savoir », lorsqu'on vit et lutte avec des personnes opprimé.e.s, certaines décisions appartiennent à une autre dimension, une dimension sensible, réelle et donc immédiatement éthique ; or, la politique classique, y compris d’extrême-gauche, s’est fondée sur la dénégation de cette dimension.

La gauche dans son ensemble (c'est à dire toutes les forces qui luttent pour un monde plus juste) a aujourd’hui largement déserté le réel. Nous voulons redonner à la politique une perspective concrète car elle est une question de vie ou de mort pour toutes les personnes opprimées.

★ DES COMPLICES DE LUTTE, PAS DES SAUVEURS.SES / Nous voulons autre chose que cet antispécisme paternaliste basé sur une politisation de la souffrance, une politique qui se fait « à la place de », qui « parle au nom de » et produit par conséquent un écart entre celleux qui ont le pouvoir de donner et celleux qui ont l’espoir de recevoir. Nous voulons débarrasser la lutte antispéciste de cette imagerie « humanitaire » qui montre une machinerie déjà programmée dans laquelle les personnes animalisées ne sont que des pauvres figurants à la fois faibles et impuissants par leurs corps et absents comme sujets concrets. Cette imagerie cherche à solliciter nos émotions mais en enlevant à ces victimes leur statut de sujet, elle empêche toute entrée en relation, en lien avec leur réalité qui a l’allure de fiction.

Nous sommes leurs complices de lutte, pas leurs sauveurs.ses !

Nous voulons construire l’action politique, interpeller l’espace des luttes, sortir de l’abstraction du discours et de l’idéologie pour amorcer la venue d’un nouvel antispécisme, un antispécisme révolutionnaire et puissant qui s’incarne dans une lutte menée avec les opprimé.e.s et non plus seulement en leur nom, une lutte politique car nous ne nous battons pas pour l’avènement d’un « capitalisme vegan » mais pour l’ÉMANCIPATION D’UNE CLASSE SOCIALE OPPRIMÉE ET INVISIBLE, pour l'autonomie et la liberté des personnes opprimées.

À nos camarades.

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