Short-cuts 50, par Nina Rendulic
semaine du 2 / 1 / 17
I have eaten / the plums / that were / in the icebox
and which / you were probably / saving / for breakfast
Forgive me / they were delicious / so sweet / and so cold
("This is just to say", W. C. Williams, 1934.)
Tu n’existes plus.
Pourquoi ?
J'ai vu les ailes d’un cygne jetées sur le bord de la route d’une journée ordinaire. Blanches. Un mirage, peut-être, et alors ? Laisse-moi rêver. Parmi les arbres depuis des jours dansent les cristaux de givre. Blancs. Et tout se meurt dans les débuts. Quel gâchis.
A présent la couleur rouge coule de ma paume et je la caresse avec un linge. Blanc. Puis rouge, oui. Et j’ai mal. (La trace de ton sang dans la neige) C’est presque la fin. Je voudrais maintenant écrire les mots les plus beaux et les plus simples. Que tu les comprennes. Qu’elles te fassent quelque chose.
Mais tu n'existes plus.
Autrement je le saurais.
Nina Rendulic
Nina Rendulic est née à Zagreb en 1985. Aujourd'hui elle habite à 100 km au sud-ouest de Paris. Elle aime les chats et la photographie argentique. Elle vient tout juste de terminer une thèse en linguistique française sur le discours direct et indirect, le monologue intérieur et la "mise en scène de la vie quotidienne" dans les rencontres amicales et les dîners en famille. Vous pouvez la retrouver sur son site : ... & je me dis