L'AUTRE QUOTIDIEN

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La vérité sur l'attaque de l'hôpital Necker, et les conclusions qu'on peut en tirer

Voilà. Sur l'hôpital Necker, la vérité finit par sortir. Un journaliste du Monde avait diffusé en direct sur Périscope ce qui se passait autour de l'hôpital, et a retrouvé cela : une scène tellement rapide qu'elle n'avait pas d'abord attiré particulièrement l'attention. La grande "attaque d'un hôpital par les casseurs" si utile au gouvernement se résume à cela :

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1. Un homme, absolument seul, sort de nulle part avec une masse, et donne un coup, un seul, à chaque vitre. Il agit très froidement, en "professionnel", sans perdre une seconde pour passer à la vitre suivante (vous nous direz ce que vous voyez, vous), le tout est exécuté en exactement dix secondes. Après quoi, l'homme à la masse s'éclipse immédiatement et disparaît. Seul. Totalement. Professionnel. Totalement. Froid. Totalement. On dirait "Ocean 11". Pas une scène d'émeute. Personne ne connaît cet homme.

2. Complicité autour de lui ? Tout le monde constatera qu'en à peine cinq secondes, un homme assez âgé a vu la scène, et a le courage de courir vers l'homme à la masse (appelons-le comme ça), qui a déjà disparu quand il arrive (rappelons qu'il a tout fait en à peine dix secondes chrono). Là, à seize secondes dans la vidéo, il se retrouve devant quelqu'un d'autre, qui est en train de donner un coup de pied dans la vitre, et on l'entend très distinctement lui dire : "Eh, c'est un hôpital de gosses !". Sur quoi, le type arrête immédiatement et s'en va.

Aucun soutien de la part de personne autour de lui. C'est clair dans la vidéo. Au contraire, une intervention pour arrêter cela en quelques secondes dès que quelqu'un réalise ce qui se passe.Et aucune résistance ni discussion de la part de l'autre homme, celui qui est venu après coup donner un coup de pied dans la vitre, quand on lui dit que c'est un hôpital pour enfants. Il arrête tout de suite.

Quant à l'homme à la masse, qui était si déterminé à casser, on ne le voit plus. Il n'est pas là pour continuer ce qu'il a commencé. Son but (sa mission ?) s'arrêtait, semble-t-il, à ébrécher dix vitres en un temps record (dix secondes). Curieux émeutier quand même. On ne peut évidemment exclure qu'il le soit (auquel cas c'est en effet devenu un "professionnel de la casse"...). Mais on ne peut pas exclure non plus qu'il ne le soit pas. En tout cas, cela ne ressemble pas du tout à une scène d'émeute comme on en a vu autour de cassage de vitrines ces trois derniers mois.

3. Il nous semble discerner dans l'arrière-plan, mais l'image est malheureusement floue, une rangée de policiers à une trentaine de mètres de l'action, mais nous ne pouvons pas l'affirmer.

Nous en concluons qu'il est permis de s'interroger sur l'événement lui-même (mais la police a maintenant les moyens d'essayer de le mettre au clair avec la vidéo rendue publique par un journaliste du Monde) et de parler d'exploitation démesurée et très consciente par les politiciens et les grands média de cet acte d'un homme seul, exécuté en dix secondes chrono, et immédiatement interrompu par quelqu'un qui court pour s'y opposer en exprimant nettement - et courageusement - son désaccord, qui leur a suffi pour parler d'une attaque délibérée et concertée d'un hôpital par une foule d'émeutiers enragés (et sans doute mangeurs d'enfants), et même, tant qu'on y était, évoquer la responsabilité des syndicats là-dedans, alors qu'on voit bien qu'ils n'en ont aucune. Le cortège syndical devait encore être à ce moment-là à quelques kilomètres en arrière des lieux de l'action. Et depuis quand le service d'ordre de la CGT a-t-il la responsabilité d'assurer la sécurité de tous les hôpitaux de Paris ? Qu'un gouvernement trouve les moyens de se défausser sur les autres en pointant leur responsabilité imaginaire dans des événements sur lesquels ils n'ont aucune prise nous semble grave, et, pour tout dire, misérable.

L'Autre Quotidien